On the road

En Australie aussi il y a des jours fériés et nous en profitons donc, bien élevés que nous sommes, pour partir en week end.
N'ayant pas la voiture de nos rêves ( une holden des année 60 avec une galerie pour les surfs), nous sommes obligés d'en louer. A 15 minutes de marche de chez nous une petite compagnie nous trouve des Holdens neuves à louer ... malheureusement ce ne sont que des Opels avec le volant a droite.....

Néanmoins, nous sommes passés pros dans l'organisation des WE. Mathilde imprime la check-list et tous les bagages sont mis en place. Nous respectons le script que Mathildooroo, grande maitresse de cérémonie, a mis en place; seule la destination finale est du choix de Fred. Nous partons donc, roulant du coté gauche de la route, respectant les limites de vitesse et les feux. Nous évitons même de faire le ravitaillement en bière fraiche en utilisant les "Bottle shop drive-in " (qui permettent d'acheter des bouteilles d'alcool tout en restant au volant), malgré les annonces de bord de route qui nous y incitent. Nous prèférons profiter des opérations "drive-revive-survive spot" qui servent café ou thé gratuit et cadeau publicitaire si l'on s'accorde un "short rest", petit repos sur le bord de la route. Il faut dire que les Australiens aiment rouler et que les longues lignes droites bordées de gum trees (gros eucalyptus au tronc blanc) et de vastes prairies plus ou mois sèches, plus ou moins peuplées de vaches, moutons, chevaux, kangooroos ,émeus ; bien que trés agréables à regarder n'invitent pas à s'arrêter ni à réduire l'allure. Les malheureux possums, wombats et kangourous écrasés qui jonchent le bord des routes peuvent en témoigner.

Chaque week end donc nous traversons dans ce far south un décor de far-ouest avec quelques villages aux rues/routes trop larges, bordées de boutiques et de "pubs" (autre nom pour les saloons) qui nous rapellent Lucky Luke. Les avancées de toits plats et les grandes enseignes peintes sur des planches au bout de celles-ci, les fils éléctrique qui passent d'un coté à l'autre des routes dans une belle anarchie et les stations service vendant l'essence 20% plus chère pour les WE prolongés que le reste de l'année (voilà à quoi sert le libéralisme), donnent un côté pittoresque à ces rares décors urbains.
Les routes traversent surtout de grandes plaines. Maintenant abimées par la terrible sécheresse et le manque de soins que les agriculteurs occidentaux (soit-disant éduqués) ont pris de ces terres fragiles. Déboisement,feux de bush extensifs, èlevage d'espèces goinfres, arrosage au détriment des nappes phréatiques ancestrales; vont avoir raison des riches plaines du Victoria. Les aborigènes qui parait-il ne connaissaient rien à l'agriculture, utilisaient ces plaines avec astuce. Allumant ici et là grace à leur "fire sticks" de petit feux, contrôlés au mètre près à la main, pour favoriser la repousse d'herbe locale et fraiche, façonnant ainsi grandes prairies-paturages égayées par de trés nombreux grands arbres pour fixer le sol et les oiseaux. Ces terres n'etaient pas cultivées comme nous le faisons mais entretenues pour y maintenir, voire y accroitre la quantité de gibier (mamiféres, reptiles, batraciens, oiseaux, insectes), de bulbes, de plantes, nécessaires au groupe.
Lorsque l'on en a fini avec ces etendues plates, on arrive en général dans un parc national superbe. Souvent, avant d'être parc national, l'endroit a été un lieu de pélerinage pendant 40 000 ans. Les Aborigènes faisaient des merveilles de la nature leurs temples (c'etait plus simple que de se lancer dans l'architecture et sans doute tout aussi efficace pour parler à leur dieux). Il faut dire que leurs dieux sont la nature: il sont plantes, animaux ou trous d'eau, les nôtres sont bien souvent les dieux des hommes et aprécient donc probablement plus les créations humaines.
Aprés la route donc on découvre ces parc et se sera un autre blog.

Bise a tous

fredooroo.